tenir le cap

Hélène Constantin est formée en physiothérapie et en philosophie, mère au foyer et catéchiste.
Elle est maman de quatre enfants et mariée à Nicolas.

Si on m’avait dit en mars dernier qu’on en serait encore là un an après… je me serais assez vite découragée… Comme c’est long. Bientôt un an qu’on est confinés, semi-confinés, dé-confinés, et là, disons-le on commence à être découragés. Bientôt un an que ce virus est venu nous bousculer dans nos vies. Bientôt un an que nos enfants doivent gérer de nombreuses frustrations, bientôt un an que nos visages sont masqués, et que se toucher n’est plus un moyen de communiquer… Bientôt un an,  mais jusqu’à quand ?

Avancer dans le brouillard

Si j’ai assuré le premier confinement avec mes 4 enfants à l’école à la maison, si j’accepte de respecter les mesures pour protéger les plus faibles, si je renonce à voyager pour rejoindre ma famille, je commence à en avoir ras le bol. Vous aussi ? Cet exercice de confiance, de courage et de persévérance vient me rappeler que pour tenir le cap, il me faut me reposer cette question fondamentale : quel est mon objectif ? Qu’est-ce que je veux vivre, et comment je veux vivre, pour tenir le coup dans cette navigation à l’aveugle, dans un brouillard qui commence à devenir bien épais ?

les autres, c’est moi

Aristote affirmait que l’homme est un animal social. Je crois que cette période est idéale pour s’en rendre compte. Oui, j’ai besoin de nourrir et soigner mon être social : ma famille, mes amis, mes collègues, mes proches me manquent. Ne plus voir personne, ou ne plus voir que vite fait bien fait les gens, et de loin, et masqué, ce n’est pas humain. L’homme n’est pas fait pour ça. Notre bonheur passe par nos liens sociaux. Peut-être qu’en ce mois de février, je peux veiller à quand même prendre soin des autres, à voir quelques amis, à prendre le temps de discuter, d’échanger, de leur demander : comment tu vas vraiment ? tu tiens le coup ? Et si tu venais boire un café à la maison ? Nous avons besoin des autres, spécialement lorsque nos vies semblent bloquées : « La consolation est une relation. C’est le rapport à l’autre, et l’autre, c’est l’humanité toute entière. Etre consolé est réconfortant, et donne confiance en l’humanité. » Anne-Dauphine Julliand

C’est un fait inhérent à ma nature humaine. Même si je suis solitaire, indépendante et casanière, j’ai quand même besoin d’échanger, et de me nourrir de ces liens pour me sentir humaine, et donc vivante.

le seigneur, mon capitaine

J’ai besoin aussi et avant tout de garder le cap en fixant mon regard sur le Christ. Lui seul est le Capitaine de mon bateau, qui vient me répéter sans se fatiguer : ne crains pas, car Je suis avec toi. Si je Le laisse tenir la barre, si je me repose en Lui et sur Lui, je peux alors Le laisser m’apaiser, et m’encourager à lever mon regard au-delà du brouillard. Jésus m’invite à dépasser mes peurs : peur de me décourager, peur de ne plus savoir gérer, peur de ne plus espérer.

Pourquoi le Seigneur nous dit de ne pas écouter nos peurs ? Car lorsqu’on a peur, on ne peut pas aimer. La peur est l’opposé de l’amour. Si nous sommes tellement fatigués par cette tempête covidienne, peut-être est-ce aussi parce que nous avons trop laisser nos peurs, pendant presqu’un an, nous parler, nous hanter, nous paralyser : « Le pire ennemi du bonheur, ce n’est pas le malheur, c’est la peur. La peur de mourir qui crée la peur de vivre. La peur de souffrir qui engendre une souffrance encore plus grande. » Anne-Dauphine Julliand

Avoir peur, mais de quoi ?

Mais de quoi avons-nous si peur ? Oui, ce que nous vivons est long et angoissant, mais demandons la grâce d’arrêter d’avoir peur du malheur et des épreuves, car c’est ça aussi, la vie. Nous sommes faits pour l’amour, et nous aimer permet de tenir le cap, et de rester fixer sur notre objectif. Si nous nous aimons les uns les autres, si nous prenons soin des uns et des autres, si nous veillons les uns sur les autres, si nous nous nourrissons de douceur et de délicatesse, et si nous osons quand même quelques rencontres et paroles affectueuses, nous sortirons de cet épais brouillard debout, prêts pour continuer la suite de la traversée confiants et vivants. Humains.

 

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Consentir au réel et rendre grâce

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Comment garder le cap de l’espérance quand l’espoir d’une amélioration de la situation sanitaire s’effrite de semaines en semaines ? Et si cette situation allait encore durer plusieurs mois ? Où trouver la force de tenir face à un réel si contraignant et frustrant, qui ne correspond pas vraiment à nos plans et projets ?

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Pardonner. Quand même.

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Cette année, en préparant des enfants au sacrement du pardon comme catéchiste, je me suis retrouvée face à un cas de conscience : comment expliquer la beauté du pardon aux enfants, l’importance de se remettre en question et de pardonner, alors que moi-même, je me retrouve bloquée dans une situation blessante dans laquelle il m’est si difficile de pardonner ?

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tenir le cap

Hélène Constantin est formée en physiothérapie et en philosophie, mère au foyer et catéchiste. Photographe familiale, elle est maman de quatre enfants et mariée à Nicolas.

Si on m’avait dit en mars dernier qu’on en serait encore là un an après… je me serais assez vite découragée… Comme c’est long. Bientôt un an qu’on est confinés, semi-confinés, dé-confinés, et là, disons-le on commence à être découragés. Bientôt un an que ce virus est venu nous bousculer dans nos vies. Bientôt un an que nos enfants doivent gérer de nombreuses frustrations, bientôt un an que nos visages sont masqués, et que se toucher n’est plus un moyen de communiquer… Bientôt un an,  mais jusqu’à quand ?

Avancer dans le brouillard

Si j’ai assuré le premier confinement avec mes 4 enfants à l’école à la maison, si j’accepte de respecter les mesures pour protéger les plus faibles, si je renonce à voyager pour rejoindre ma famille, je commence à en avoir ras le bol. Vous aussi ? Cet exercice de confiance, de courage et de persévérance vient me rappeler que pour tenir le cap, il me faut me reposer cette question fondamentale : quel est mon objectif ? Qu’est-ce que je veux vivre, et comment je veux vivre, pour tenir le coup dans cette navigation à l’aveugle, dans un brouillard qui commence à devenir bien épais ?

les autres, c’est moi

Aristote affirmait que l’homme est un animal social. Je crois que cette période est idéale pour s’en rendre compte. Oui, j’ai besoin de nourrir et soigner mon être social : ma famille, mes amis, mes collègues, mes proches me manquent. Ne plus voir personne, ou ne plus voir que vite fait bien fait les gens, et de loin, et masqué, ce n’est pas humain. L’homme n’est pas fait pour ça. Notre bonheur passe par nos liens sociaux. Peut-être qu’en ce mois de février, je peux veiller à quand même prendre soin des autres, à voir quelques amis, à prendre le temps de discuter, d’échanger, de leur demander : comment tu vas vraiment ? tu tiens le coup ? Et si tu venais boire un café à la maison ? Nous avons besoin des autres, spécialement lorsque nos vies semblent bloquées : « La consolation est une relation. C’est le rapport à l’autre, et l’autre, c’est l’humanité toute entière. Etre consolé est réconfortant, et donne confiance en l’humanité. » Anne-Dauphine Julliand

C’est un fait inhérent à ma nature humaine. Même si je suis solitaire, indépendante et casanière, j’ai quand même besoin d’échanger, et de me nourrir de ces liens pour me sentir humaine, et donc vivante.

le seigneur, mon capitaine

J’ai besoin aussi et avant tout de garder le cap en fixant mon regard sur le Christ. Lui seul est le Capitaine de mon bateau, qui vient me répéter sans se fatiguer : ne crains pas, car Je suis avec toi. Si je Le laisse tenir la barre, si je me repose en Lui et sur Lui, je peux alors Le laisser m’apaiser, et m’encourager à lever mon regard au-delà du brouillard. Jésus m’invite à dépasser mes peurs : peur de me décourager, peur de ne plus savoir gérer, peur de ne plus espérer.

Pourquoi le Seigneur nous dit de ne pas écouter nos peurs ? Car lorsqu’on a peur, on ne peut pas aimer. La peur est l’opposé de l’amour. Si nous sommes tellement fatigués par cette tempête covidienne, peut-être est-ce aussi parce que nous avons trop laisser nos peurs, pendant presqu’un an, nous parler, nous hanter, nous paralyser : « Le pire ennemi du bonheur, ce n’est pas le malheur, c’est la peur. La peur de mourir qui crée la peur de vivre. La peur de souffrir qui engendre une souffrance encore plus grande. » Anne-Dauphine Julliand

Avoir peur, mais de quoi ?

Mais de quoi avons-nous si peur ? Oui, ce que nous vivons est long et angoissant, mais demandons la grâce d’arrêter d’avoir peur du malheur et des épreuves, car c’est ça aussi, la vie. Nous sommes faits pour l’amour, et nous aimer permet de tenir le cap, et de rester fixer sur notre objectif. Si nous nous aimons les uns les autres, si nous prenons soin des uns et des autres, si nous veillons les uns sur les autres, si nous nous nourrissons de douceur et de délicatesse, et si nous osons quand même quelques rencontres et paroles affectueuses, nous sortirons de cet épais brouillard debout, prêts pour continuer la suite de la traversée confiants et vivants. Humains.