Se reposer dans son regard
Hélène Constantin est formée en physiothérapie et en philosophie, mère au foyer et catéchiste.
Photographe familiale, elle est maman de quatre enfants et mariée à Nicolas.
Vertige des grandes vacances
Mi-juin, je me suis retrouvée face à un mur : les vacances d’été allaient bientôt commencer. Quelle horreur ! Après avoir survécu aux 2 mois de confinement avec mes 4 enfants, il m’était demandé de devoir à nouveau les avoir en permanence avec moi, sur moi, et autour de moi. Un grand vertige m’a envahie : comment tenir ? Que personne ne vienne me souhaiter de passer de « bonnes vacances » !
Si j’ai tenu le coup durant le confinement, je vous avoue qu’une fois celui-ci passé, je me suis retrouvée plongée dans un état de fatigue extrême : une lassitude de mon rôle de maman m’habitait. La moindre demande d’un enfant, du bonbon de plus au temps d’écran à gérer, en passant par la gestion des disputes, des repas, et des ennuis de chacun, tout m’énervait, et je n’avais plus du tout envie de m’occuper d’eux. A la question « maman, je peux avoir encore un bonbon ? », je me suis surprise à répondre « mais oui, je m’en fous, vide le paquet ! ».
« Maman » … ce mot était devenu mon allergie de confinement. Je l’entendais tellement dans ma journée, toutes ces demandes envahissaient mon cerveau et m’usaient au point, certains jours, de demander aux enfants d’arrêter de m’appeler « maman ». J’appréhendais ce mot dès mon réveil.
Demander de l’aide…
Le constat fin juin était sans appel : il fallait que je demande de l’aide pour tenir l’été, car l’épuisement maternel me guettait de près ! Après avoir pleuré pendant 2 jours, j’ai pris l’agenda en mains, et je me suis mise à organiser notre été, pour trouver des stages, des sorties, et de l’aide. J’ai eu la chance d’en trouver auprès de celle qui m’a réconciliée avec mon allergie passagère : ma maman est venue m’aider. Ah, qu’est-ce que j’aurais fait sans elle ?! Elle a compris ma fatigue, a assuré la gestion quotidienne, et m’a permis de petit à petit me reposer, respirer, et retrouver goût à ma si belle vocation.
Durant ce temps, vous vous doutez bien que je me suis mise à culpabiliser : suis-je une mauvaise mère ? Cette culpabilité qui habite beaucoup trop toute femme et toute mère est un vrai poison. Heureusement, je le savais, alors je m’en suis vite débarrassée, et j’ai plutôt entendu ce que mon mari me dit souvent, mais que j’ai tant de mal à croire : « tu gères ! ». Oui, c’est vrai, il a raison. Je suis une bonne mère, une maman fabuleuse qui est juste fatiguée, et qui est beaucoup trop dure envers elle-même. Si ces quelques mois de confinement et déconfinement n’auront pas été une sinécure, ils m’auront convaincu qu’il est temps de repenser le regard que je pose sur moi, que les enfants portent sur moi, et avant tout… que Dieu pose sur moi.
… et se blottir en Dieu
Le Seigneur n’attend pas de moi que je sois une mère parfaite, mais souhaite simplement que je sois heureuse… sous Son Regard. Ce Regard, que j’accueille plus ou moins bien en fonction de ma météo intérieure, m’invite à avoir beaucoup plus de douceur envers moi-même. Dieu est doux, c’est quand même fou non ?!
« Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. » (Matthieu 11, 28-29)
Si Jésus nous dit qu’Il est doux, et s’Il nous invite à se mettre à son école, peut-être est-il temps de Le laisser être Dieu en moi, afin de vivre et sentir cette douceur, et la donner autour de moi. Il ne reste alors plus qu’à se blottir en Lui, et à arrêter d’avoir peur de la lumière qui brille en moi.
L’année scolaire vient de reprendre : je ne vous cache pas ma joie ! J’ai retrouvé un minimum de rythme et un peu de calme au foyer. Cette solitude relative dans mon quotidien me permet aujourd’hui de prendre le temps de regarder ces derniers mois de marathon avec un regard de bienveillance envers moi-même. Demandons au Seigneur la grâce de rester blotties en Lui, de vivre chaque jour de ce Regard si doux, et de nous reposer en Lui, en nous plongeant, par exemple, dans la lecture de l’évangile au quotidien.
Articles d’Hélène
Consentir au réel et rendre grâce
Comment garder le cap de l’espérance quand l’espoir d’une amélioration de la situation sanitaire s’effrite de semaines en semaines ? Et si cette situation allait encore durer plusieurs mois ? Où trouver la force de tenir face à un réel si contraignant et frustrant, qui ne correspond pas vraiment à nos plans et projets ?
Et c’est reparti… pour le Ciel !
Pas de doute : nous sommes à la rentrée. La preuve ? j’ai passé ma journée à étudier mon agenda familial pour essayer de caser toutes les activités de chacun, trouver des solutions de garde, m’organiser avec les voisins, agender, et stresser.
Pardonner. Quand même.
Cette année, en préparant des enfants au sacrement du pardon comme catéchiste, je me suis retrouvée face à un cas de conscience : comment expliquer la beauté du pardon aux enfants, l’importance de se remettre en question et de pardonner, alors que moi-même, je me retrouve bloquée dans une situation blessante dans laquelle il m’est si difficile de pardonner ?
Se reposer dans son regard
Hélène Constantin est formée en physiothérapie et en philosophie, mère au foyer et catéchiste. Photographe familiale, elle est maman de quatre enfants et mariée à Nicolas.
Vertige des grandes vacances
Mi-juin, je me suis retrouvée face à un mur : les vacances d’été allaient bientôt commencer. Quelle horreur ! Après avoir survécu aux 2 mois de confinement avec mes 4 enfants, il m’était demandé de devoir à nouveau les avoir en permanence avec moi, sur moi, et autour de moi. Un grand vertige m’a envahie : comment tenir ? Que personne ne vienne me souhaiter de passer de « bonnes vacances » !
Si j’ai tenu le coup durant le confinement, je vous avoue qu’une fois celui-ci passé, je me suis retrouvée plongée dans un état de fatigue extrême : une lassitude de mon rôle de maman m’habitait. La moindre demande d’un enfant, du bonbon de plus au temps d’écran à gérer, en passant par la gestion des disputes, des repas, et des ennuis de chacun, tout m’énervait, et je n’avais plus du tout envie de m’occuper d’eux. A la question « maman, je peux avoir encore un bonbon ? », je me suis surprise à répondre « mais oui, je m’en fous, vide le paquet ! ».
« Maman » … ce mot était devenu mon allergie de confinement. Je l’entendais tellement dans ma journée, toutes ces demandes envahissaient mon cerveau et m’usaient au point, certains jours, de demander aux enfants d’arrêter de m’appeler « maman ». J’appréhendais ce mot dès mon réveil.
Demander de l’aide…
Le constat fin juin était sans appel : il fallait que je demande de l’aide pour tenir l’été, car l’épuisement maternel me guettait de près ! Après avoir pleuré pendant 2 jours, j’ai pris l’agenda en mains, et je me suis mise à organiser notre été, pour trouver des stages, des sorties, et de l’aide. J’ai eu la chance d’en trouver auprès de celle qui m’a réconciliée avec mon allergie passagère : ma maman est venue m’aider. Ah, qu’est-ce que j’aurais fait sans elle ?! Elle a compris ma fatigue, a assuré la gestion quotidienne, et m’a permis de petit à petit me reposer, respirer, et retrouver goût à ma si belle vocation.
Durant ce temps, vous vous doutez bien que je me suis mise à culpabiliser : suis-je une mauvaise mère ? Cette culpabilité qui habite beaucoup trop toute femme et toute mère est un vrai poison. Heureusement, je le savais, alors je m’en suis vite débarrassée, et j’ai plutôt entendu ce que mon mari me dit souvent, mais que j’ai tant de mal à croire : « tu gères ! ». Oui, c’est vrai, il a raison. Je suis une bonne mère, une maman fabuleuse qui est juste fatiguée, et qui est beaucoup trop dure envers elle-même. Si ces quelques mois de confinement et déconfinement n’auront pas été une sinécure, ils m’auront convaincu qu’il est temps de repenser le regard que je pose sur moi, que les enfants portent sur moi, et avant tout… que Dieu pose sur moi.
… et se blottir en Dieu
Le Seigneur n’attend pas de moi que je sois une mère parfaite, mais souhaite simplement que je sois heureuse… sous Son Regard. Ce Regard, que j’accueille plus ou moins bien en fonction de ma météo intérieure, m’invite à avoir beaucoup plus de douceur envers moi-même. Dieu est doux, c’est quand même fou non ?!
« Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. » (Matthieu 11, 28-29)
Si Jésus nous dit qu’Il est doux, et s’Il nous invite à se mettre à son école, peut-être est-il temps de Le laisser être Dieu en moi, afin de vivre et sentir cette douceur, et la donner autour de moi. Il ne reste alors plus qu’à se blottir en Lui, et à arrêter d’avoir peur de la lumière qui brille en moi.
L’année scolaire vient de reprendre : je ne vous cache pas ma joie ! J’ai retrouvé un minimum de rythme et un peu de calme au foyer. Cette solitude relative dans mon quotidien me permet aujourd’hui de prendre le temps de regarder ces derniers mois de marathon avec un regard de bienveillance envers moi-même. Demandons au Seigneur la grâce de rester blotties en Lui, de vivre chaque jour de ce Regard si doux, et de nous reposer en Lui, en nous plongeant, par exemple, dans la lecture de l’évangile au quotidien.