Les 5 attitudes de la bienheureuse légèreté

Hélène Constantin est formée en physiothérapie et en philosophie, mère au foyer et catéchiste.
Photographe familiale, elle est maman de quatre enfants et mariée à Nicolas.

Et voilà, c’est reparti… je rigole de moi-même en skotchant sur la porte de notre frigo les horaires du pédibus, le nouveau calendrier familial flambant neuf, et le planning hebdomadaire de chaque enfant… le tourbillon des horaires, des navettes, des remplissages de post-it, semble venir faire voler en éclat le repos estival…

Pourquoi j’en rigole? Parce qu’un des fruits de mes réflexions de l’été est de prendre la ferme résolution d’arrêter de vouloir tout gérer, d’arrêter mes post-it obsessionnels qui font marrer mon mari, et de laisser un peu plus de place au Seigneur, et à la légèreté. Voici donc 5 attitudes qui me permettent de cultiver une bienheureuse légèreté :

1 – Devenir une imparfaite heureuse

Bien sûr, il faut un minimum d’organisation pour gérer le quotidien avec 4 enfants de 22 mois à 8 ans, un mari absent de la maison de 6 à 20h, et des parents qui habitent à 800km… Oui mais… quand on est perfectionniste par nature (vous aussi ?), il faut se faire violence pour ne pas finir esclave d’une organisation trop militaire, en laissant filer à l’horizon toutes les grâces que Dieu m’envoie à chaque instant.

C’est en lisant Hélène Bonhomme sur son site des Fabuleuses au Foyer que j’ai eu le déclic: je peux mettre beaucoup plus de légèreté dans mes journées de maman en décidant d’être une “imparfaite heureuse”. Elle cite B. Montaud:

“ Il ne s’agit pas de chercher à transformer notre imperfection en perfection, car cela est impossible et contre la nature humaine. Non, il s’agirait plutôt de transformer “l’imparfait malheureux” en un “imparfait heureux”. Car se peut-il que la nouvelle perfection soit l’imperfection heureuse ?… Ainsi donc nous n’avons pas à nous défaire de notre petitesse, mais à apprendre à en sourire avec compassion.”

2 – Choisir la meilleure part

J’ai collé cette phrase aux toilettes, pour m’en rappeler chaque jour. Mes capacités naturelles, en tant que femme, à être “multi-tâches”, à supporter une grosse charge mentale, à m’adapter sans cesse, peuvent me mener à ma perte. Je pourrais continuer à avancer tête baissée, en me disant que c’est ca, être maman. Sauf que “vouloir combiner maternité et perfection, c’est se rendre malheureuse et risquer de devenir un dictateur dans son foyer.” (H. Bonhomme)

En fait, je n’ai pas envie de cette vie là. Je ne veux pas tout faire, ni tout gérer. Je veux être garante de la légèreté dans mon foyer, et non de la perfection. Ce que Jésus dit à Marthe est valable pour moi aussi : “Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour bien des choses, mais une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part. Elle ne lui sera pas enlevée.” (Luc 10, 41-42)

3 – Mettre moins de pression aux enfants

Concrètement, il s’agit pour moi d’essayer de mettre moins de pression aux enfants (tant pis si on est en retard au cours de cirque), et à moi-même (tant pis si on n’est pas encore une famille zero déchet), de faire moins de reproches (tant pis si la voiture est une vraie poubelle), de laisser le bazar envahir le salon (tant pis pour les apparences). Et si une voisine s’annonce à la maison, ne plus me mettre à tout ranger et nettoyer en 10min chrono.

Il s’agit aussi de veiller à laisser l’humour alléger le quotidien, car “ rire de soi, avec bienveillance, c’est pouvoir se contempler comme parfaitement inachevé, mais tout de même assez plaisant dans cette fragilité.” (C. de st Lager)

J’ai envie de laisser l’humour et la légèreté danser dans notre foyer. Christiane Singer dit que la perfection tue la légèreté, or, “la légèreté, c’est l’art du présent, d’être là, bien enraciné dans la terre, les yeux levés vers le ciel. La légèreté est le don de la confiance. Ce qui est lourd n’a pas d’avenir.”

4 – Me hâter lentement

Alors au lieu de checker mes what’s app 30x par jour et y répondre dans la minute, je mets de temps en temps mon natel sur mode avion, et savoure l’idée d’être injoignable. Quand je ne supporte plus le bruit de notre “compagnie créole” (alias nos enfants), je change de pièce et j’écoute une belle musique qui m’apaise. Le soir, je ne range plus pour la 5ième fois de la journée le salon, mais je m’assieds, et discute avec mon mari. Et surtout, j’essaye de me lever 40 min plus tôt que nécessaire pour prendre un temps d’oraison, puis savourer le silence dans la maison. Je suis alors disposée pour aller réveiller mes filles en douceur, et lentement. Vous connaissez ce merveilleux adage latin “Festina Lente” ? Hâte-toi lentement…

5 – Laisser à Dieu la première place

Laisser le quotidien être plus léger, n’est-ce pas avant tout laisser de la place pour la grâce dans notre vie? Laisser au Seigneur la première place, remettre une dimension d’éternité dans nos plannings trop chargés, prier plutôt que sans cesse ranger. Comme le dit si bien Aelred de Rievaulx : “Tu n’as pas à te répandre, mais à t’approfondir. Tu n’as pas à t’épuiser, mais à être comblée.”

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Hélène Constantin est formée en physiothérapie et en philosophie, mère au foyer et catéchiste. Photographe familiale, elle est maman de quatre enfants et mariée à Nicolas.

Et voilà, c’est reparti… je rigole de moi-même en skotchant sur la porte de notre frigo les horaires du pédibus, le nouveau calendrier familial flambant neuf, et le planning hebdomadaire de chaque enfant… le tourbillon des horaires, des navettes, des remplissages de post-it, semble venir faire voler en éclat le repos estival…

Pourquoi j’en rigole? Parce qu’un des fruits de mes réflexions de l’été est de prendre la ferme résolution d’arrêter de vouloir tout gérer, d’arrêter mes post-it obsessionnels qui font marrer mon mari, et de laisser un peu plus de place au Seigneur, et à la légèreté. Voici donc 5 attitudes qui me permettent de cultiver une bienheureuse légèreté :

1 – Devenir une imparfaite heureuse

Bien sûr, il faut un minimum d’organisation pour gérer le quotidien avec 4 enfants de 22 mois à 8 ans, un mari absent de la maison de 6 à 20h, et des parents qui habitent à 800km… Oui mais… quand on est perfectionniste par nature (vous aussi ?), il faut se faire violence pour ne pas finir esclave d’une organisation trop militaire, en laissant filer à l’horizon toutes les grâces que Dieu m’envoie à chaque instant.

C’est en lisant Hélène Bonhomme sur son site des Fabuleuses au Foyer que j’ai eu le déclic: je peux mettre beaucoup plus de légèreté dans mes journées de maman en décidant d’être une “imparfaite heureuse”. Elle cite B. Montaud:

“ Il ne s’agit pas de chercher à transformer notre imperfection en perfection, car cela est impossible et contre la nature humaine. Non, il s’agirait plutôt de transformer “l’imparfait malheureux” en un “imparfait heureux”. Car se peut-il que la nouvelle perfection soit l’imperfection heureuse ?… Ainsi donc nous n’avons pas à nous défaire de notre petitesse, mais à apprendre à en sourire avec compassion.”

2 – Choisir la meilleure part

J’ai collé cette phrase aux toilettes, pour m’en rappeler chaque jour. Mes capacités naturelles, en tant que femme, à être “multi-tâches”, à supporter une grosse charge mentale, à m’adapter sans cesse, peuvent me mener à ma perte. Je pourrais continuer à avancer tête baissée, en me disant que c’est ca, être maman. Sauf que “vouloir combiner maternité et perfection, c’est se rendre malheureuse et risquer de devenir un dictateur dans son foyer.” (H. Bonhomme)

En fait, je n’ai pas envie de cette vie là. Je ne veux pas tout faire, ni tout gérer. Je veux être garante de la légèreté dans mon foyer, et non de la perfection. Ce que Jésus dit à Marthe est valable pour moi aussi : “Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour bien des choses, mais une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part. Elle ne lui sera pas enlevée.” (Luc 10, 41-42)

3 – Mettre moins de pression aux enfants

Concrètement, il s’agit pour moi d’essayer de mettre moins de pression aux enfants (tant pis si on est en retard au cours de cirque), et à moi-même (tant pis si on n’est pas encore une famille zero déchet), de faire moins de reproches (tant pis si la voiture est une vraie poubelle), de laisser le bazar envahir le salon (tant pis pour les apparences). Et si une voisine s’annonce à la maison, ne plus me mettre à tout ranger et nettoyer en 10min chrono.

Il s’agit aussi de veiller à laisser l’humour alléger le quotidien, car “ rire de soi, avec bienveillance, c’est pouvoir se contempler comme parfaitement inachevé, mais tout de même assez plaisant dans cette fragilité.” (C. de st Lager)

J’ai envie de laisser l’humour et la légèreté danser dans notre foyer. Christiane Singer dit que la perfection tue la légèreté, or, “la légèreté, c’est l’art du présent, d’être là, bien enraciné dans la terre, les yeux levés vers le ciel. La légèreté est le don de la confiance. Ce qui est lourd n’a pas d’avenir.”

4 – Me hâter lentement

Alors au lieu de checker mes what’s app 30x par jour et y répondre dans la minute, je mets de temps en temps mon natel sur mode avion, et savoure l’idée d’être injoignable. Quand je ne supporte plus le bruit de notre “compagnie créole” (alias nos enfants), je change de pièce et j’écoute une belle musique qui m’apaise. Le soir, je ne range plus pour la 5ième fois de la journée le salon, mais je m’assieds, et discute avec mon mari. Et surtout, j’essaye de me lever 40 min plus tôt que nécessaire pour prendre un temps d’oraison, puis savourer le silence dans la maison. Je suis alors disposée pour aller réveiller mes filles en douceur, et lentement. Vous connaissez ce merveilleux adage latin “Festina Lente” ? Hâte-toi lentement…

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