Transmettre la foi par la joie

Hélène Constantin est formée en physiothérapie et en philosophie, mère au foyer et catéchiste.
Photographe familiale, elle est maman de quatre enfants et mariée à Nicolas.

Sur une carte glissée dans un de mes livres de cet été était écrit : “Alors que les mères élèvent la prochaine génération avec fidélité, les applaudissements des cieux retentissent pour l’éternité.”

Elever nos enfants dans la foi, leur transmettre notre amour pour le Christ, notre désir de Dieu : quelle vocation prodigieuse ! Et en même temps, quelle responsabilité ! Avons-nous conscience de cet appel ? Oui, nous sommes de “merveilleuses mères veilleuses”, selon la belle expression de l’auteur François Garagnon.

1 – Responsabilité de parent

La foi est cette vertu théologale, “vertu par laquelle nous croyons en Dieu et en tout ce qu’Il nous a dit et révélé, et que la sainte Eglise nous propose à croire, parce qu’Il est la vérité même.” (CEC 1814). Notre responsabilité de parent est donc bien la transmission du contenu de notre foi, mais pas la foi elle-même, qui est une vertu, et un don de Dieu.

Ca paraît assez simple finalement…Entre les 4 murs de notre maison, assis les uns à côté des autres sur le tapis tout doux de notre coin prière. Du moins tant que nos enfants sont petits… Mais qu’en est-il lorsqu’il s’agit d’incarner notre foi par l’espérance et la charité? Dans la simplicité du quotidien autant qu’à l’extérieur de notre foyer?

Est-ce que le soir d’Halloween j’ose expliquer aux voisines pourquoi mes enfants n’iront pas avec les leurs frapper aux portes, déguisés en fantômes? Est-ce que j’ose chanter pour bénir le repas quand des amis des enfants viennent chez nous? Est-ce que j’ose m’interposer auprès de la direction de l’école lorsqu’on nous annonce que le SIPE (programme cantonal d’éducation sexuelle) va passer dans la classe? Je pense que la transmission de la foi passe aussi par l’audace du témoignage dans le monde dans lequel ils vivent : quartier, amitiés, école.

2 – Faire confiance et prier

Je fais partie, depuis quelques années, d’un groupe de Prière des Mères : nous nous réunissons une fois par mois pour prier pour nos enfants, avec nos inquiétudes de mamans. Comme c’est beau de voir le souci de chaque chacune d’elles : que son enfant bien aimé grandisse dans la foi et choisisse librement le Christ, pour goûter, lui aussi, au bonheur de se savoir aimé de Dieu. Prier pour que le monde n’étouffe pas ses désirs d’Absolu et sa vocation propre. Prier aussi pour accepter ses choix, même quand on les sait mauvais. Prier pour aimer son enfant sans condition.

A chaque fois qu’on se réunit, on refait ainsi l’exercice de lâcher prise et de faire confiance, nous appuyant sur la certitude que le Seigneur vit en eux, qu’Il les guide, et qu’Il ne les abandonnera pas. C’est Lui qui gère au final, pas nous. Nous ne sommes “que” des instruments de transmission, l’Esprit Saint souffle où il veut… et quand il veut… Ces enfants qui nous sont confiés sont avant tout les enfants du Père. Khalil Gibran nous le rappelle: “Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés. L’Archer voit le but sur le chemin de l’Infini, et il vous tend de sa puissance pour que ses flèches puissent voler vite et loin. Que votre tension par la main de l’Archer soit pour la joie, car de même qu’Il aime la flèche qui vole, Il aime l’arc qui est stable.”

3 – N’ayez pas peur !

La joie?! Mais où est-elle passée, hâpée par le tourbillon de mes journées? Cette joie est pour moi la joie de l’Evangile, la joie d’être chrétienne. Mais pourquoi ai-je si peur de la montrer? Mes enfants m’attendent au tournant: je me dois d’être cohérente. Le pape François en parle régulièrement: “Pour transmettre la foi aux enfants et aux jeunes d’aujourd’hui, pour les aider à faire l’expérience “de la vérité et de l’amour”, les adultes doivent leur offrir des exemples plus que “des mots.””

Ainsi, rappelons-nous le fameux “N’ayez pas peur!” de saint Jean-Paul II (et de Jésus bien sûr). Car la peur nous empêche de transmettre, de témoigner, de lâcher prise, de faire confiance, et de rayonner, or le monde en a tant besoin.

Que le célébre discours de Nelson Mandela écrit par Marianne Wiliamson résonne en moi, et en chacun de nous : “Notre peur la plus profonde n’est pas que nous ne soyons pas à la hauteur, notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toutes limites. C’est notre propre lumière et non notre obscurité qui nous effraie le plus (…) Vous êtes un enfant de Dieu. Vous restreindre, vivre petit, ne rend pas service au monde. L’illumination n’est pas de vous rétrécir pour éviter d’insécuriser les autres. Nous sommes tous appelés à briller, comme les enfants le font. Nous sommes nés pour rendre manifeste la gloire de Dieu qui est en nous. Elle ne se trouve pas seulement chez quelques élus, elle est en chacun de nous et, au fur et à mesure que nous laissons briller notre propre lumière, nous donnons inconsciemment aux autres la permission de faire de même (…).”

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Hélène Constantin est formée en physiothérapie et en philosophie, mère au foyer et catéchiste. Photographe familiale, elle est maman de quatre enfants et mariée à Nicolas.

Sur une carte glissée dans un de mes livres de cet été était écrit : “Alors que les mères élèvent la prochaine génération avec fidélité, les applaudissements des cieux retentissent pour l’éternité.”

Elever nos enfants dans la foi, leur transmettre notre amour pour le Christ, notre désir de Dieu : quelle vocation prodigieuse ! Et en même temps, quelle responsabilité ! Avons-nous conscience de cet appel ? Oui, nous sommes de “merveilleuses mères veilleuses”, selon la belle expression de l’auteur François Garagnon.

1 – Responsabilité de parent

La foi est cette vertu théologale, “vertu par laquelle nous croyons en Dieu et en tout ce qu’Il nous a dit et révélé, et que la sainte Eglise nous propose à croire, parce qu’Il est la vérité même.” (CEC 1814). Notre responsabilité de parent est donc bien la transmission du contenu de notre foi, mais pas la foi elle-même, qui est une vertu, et un don de Dieu.

Ca paraît assez simple finalement…Entre les 4 murs de notre maison, assis les uns à côté des autres sur le tapis tout doux de notre coin prière. Du moins tant que nos enfants sont petits… Mais qu’en est-il lorsqu’il s’agit d’incarner notre foi par l’espérance et la charité? Dans la simplicité du quotidien autant qu’à l’extérieur de notre foyer?

Est-ce que le soir d’Halloween j’ose expliquer aux voisines pourquoi mes enfants n’iront pas avec les leurs frapper aux portes, déguisés en fantômes? Est-ce que j’ose chanter pour bénir le repas quand des amis des enfants viennent chez nous? Est-ce que j’ose m’interposer auprès de la direction de l’école lorsqu’on nous annonce que le SIPE (programme cantonal d’éducation sexuelle) va passer dans la classe? Je pense que la transmission de la foi passe aussi par l’audace du témoignage dans le monde dans lequel ils vivent : quartier, amitiés, école.

2 – Faire confiance et prier

Je fais partie, depuis quelques années, d’un groupe de Prière des Mères : nous nous réunissons une fois par mois pour prier pour nos enfants, avec nos inquiétudes de mamans. Comme c’est beau de voir le souci de chaque chacune d’elles : que son enfant bien aimé grandisse dans la foi et choisisse librement le Christ, pour goûter, lui aussi, au bonheur de se savoir aimé de Dieu. Prier pour que le monde n’étouffe pas ses désirs d’Absolu et sa vocation propre. Prier aussi pour accepter ses choix, même quand on les sait mauvais. Prier pour aimer son enfant sans condition.

A chaque fois qu’on se réunit, on refait ainsi l’exercice de lâcher prise et de faire confiance, nous appuyant sur la certitude que le Seigneur vit en eux, qu’Il les guide, et qu’Il ne les abandonnera pas. C’est Lui qui gère au final, pas nous. Nous ne sommes “que” des instruments de transmission, l’Esprit Saint souffle où il veut… et quand il veut… Ces enfants qui nous sont confiés sont avant tout les enfants du Père. Khalil Gibran nous le rappelle: “Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés. L’Archer voit le but sur le chemin de l’Infini, et il vous tend de sa puissance pour que ses flèches puissent voler vite et loin. Que votre tension par la main de l’Archer soit pour la joie, car de même qu’Il aime la flèche qui vole, Il aime l’arc qui est stable.”

3 – N’ayez pas peur !

La joie?! Mais où est-elle passée, hâpée par le tourbillon de mes journées? Cette joie est pour moi la joie de l’Evangile, la joie d’être chrétienne. Mais pourquoi ai-je si peur de la montrer? Mes enfants m’attendent au tournant: je me dois d’être cohérente. Le pape François en parle régulièrement: “Pour transmettre la foi aux enfants et aux jeunes d’aujourd’hui, pour les aider à faire l’expérience “de la vérité et de l’amour”, les adultes doivent leur offrir des exemples plus que “des mots.””

Ainsi, rappelons-nous le fameux “N’ayez pas peur!” de saint Jean-Paul II (et de Jésus bien sûr). Car la peur nous empêche de transmettre, de témoigner, de lâcher prise, de faire confiance, et de rayonner, or le monde en a tant besoin.

Que le célébre discours de Nelson Mandela écrit par Marianne Wiliamson résonne en moi, et en chacun de nous : “Notre peur la plus profonde n’est pas que nous ne soyons pas à la hauteur, notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toutes limites. C’est notre propre lumière et non notre obscurité qui nous effraie le plus (…) Vous êtes un enfant de Dieu. Vous restreindre, vivre petit, ne rend pas service au monde. L’illumination n’est pas de vous rétrécir pour éviter d’insécuriser les autres. Nous sommes tous appelés à briller, comme les enfants le font. Nous sommes nés pour rendre manifeste la gloire de Dieu qui est en nous. Elle ne se trouve pas seulement chez quelques élus, elle est en chacun de nous et, au fur et à mesure que nous laissons briller notre propre lumière, nous donnons inconsciemment aux autres la permission de faire de même (…).”