Les enfants sont-ils plus compétents que les adultes dans le domaine spirituel ?

Caroline Baertschi travaille pour le Service Catholique de Catéchèse de Genève et comme formatrice Godly Play ®
Elle est mariée, mère de deux adultes,  grand-maman et auteure du livre « Les enfants, portiers du royaume »

 

Oui ! Il y a en chaque être humain une présence mystérieuse, une transcendance, avec laquelle il peut – s’il le désire – se relier et certains pédagogues, scientifiques et théologiens nous permettent d’affirmer aujourd’hui que les enfants ont une spiritualité, et même une spiritualité propre à l’enfance.

Nous allons nous arrêter sur quelques caractéristiques de l’enfance qui se révèlent comme des qualités humaines permettant « d’activer sa propre spiritualité », ou autrement dit, d’être naturellement proches de Dieu, de la Transcendance. L’acrostiche E-S-P-R-I-T guidera l’exploration de ces qualités.

E comme Emerveillement : les enfants ont une magnifique capacité de s’émerveiller ! Pour des petits riens et pour des grandes choses, ils s’émerveillent… « Oh ». Le petit-fils d’une amie s’exclamait ainsi pour s’exprimer avant de savoir parler. L’émerveillement suscite une joie, une paix, et un élan de tendresse pour ce qui touche si profondément. Et si les enfants s’exclament facilement « Oh, c’est beau ! » c’est qu’ils sont des Esthètes. Ils apprécient la beauté d’un paysage, d’une fleur, d’une musique, d’un chant, etc. Ils explorent le monde avec un élan de curiosité inné, en utilisant tous leurs sens.

S comme Sens : les cinq sens sont mobilisés pour découvrir ce qui les entoure. Les enfants veulent toucher en plus de voir, goûter en plus de sentir, entendre et comprendre. Car ils cherchent aussi le sens de tout avec leurs questions et particulièrement les « pourquoi ? ». Dès leur plus jeune âge ils se confrontent aux questions existentielles humaines comme la solitude, la mort, la liberté.

P comme Présence dans l’ici et maintenant : les enfants sont totalement présents dans ce qu’ils vivent sur le moment. C’est pourquoi ils vivent leurs émotions si intensément, qu’ils peuvent passer si vite des rires aux larmes et inversement, qu’ils sont sensibles aux ambiances. Même s’ils aiment à se souvenir et à raconter ce qui a été vécu avant, ils vont rarement s’inquiéter de ce qui va se passer dans le futur.

Comment alors en tant qu’adulte, parents, grands-parents, éducateurs pouvons-nous soutenir la spiritualité de l’enfant, reconnaître ses qualités et nous laisser emmener par lui pour revenir à notre spiritualité d’enfant, celle qui nous aidera à entrer dans le Royaume ? « En vérité je vous le dis : quiconque n’accueille pas le Royaume de Dieu en petit enfant, n’y entrera pas » (Mc 10,15).

Et si d’abord nous nous émerveillions des enfants ? Si nous les regardions, eux, avec émerveillement, en nous réjouissant de ce qu’ils sont. Ensuite, émerveillons-nous avec eux. Arrêtons-nous et retrouvons ce regard qui apprécie les beautés toutes simples ou celles que nous ne voyons plus. Partageons la joie et la paix ressenties avec les enfants. Une prière spontanée peut surgir alors pour remercier Dieu de toutes ces merveilles et être exprimée à haute voix.

Et si nous emmenions les enfants plus souvent dans la nature si nous habitons en ville, dans de beaux lieux à découvrir avec eux ? Peut-être aussi là où on entend de beaux chants, de la belle musique ?

Et si nous prenions le risque de les laisser toucher au lieu de leur dire « Regarde avec les yeux, pas avec les mains… » ; de les laisser goûter au lieu de s’exclamer « quelle sale habitude de tout mettre à la bouche… » ; de les laisser courir pour explorer leur espace et sentir l’air sur leur peau ?

Et si nous prenions au sérieux leurs questions au lieu de dire « arrête avec tes pourquoi… ». Pourquoi ne pas s’interroger avec eux et chercher ensemble des réponses ? Les leurs ne sont pas forcément les nôtres, parfois derrière leur question ils ont déjà une idée de réponse. Parfois, nous n’en trouvons pas comme devant la mort ou la souffrance. N’avons-nous pas à reconnaître avec eux la part de mystère qu’il y a en toute chose ?

Ces questions peuvent être confiées au moment de la prière, pour demander à Dieu de nous aider à vivre avec ces mystères, de nous aider à trouver nos propres réponses.

La façon d’être dans l’ici et maintenant des enfants nous rappelle qu’ils ont besoin de toute notre attention. Je me souviens du jour où j’avais mon petit-fils sur les genoux tout en discutant avec des collègues. Il n’avait pas un an mais a pris ma tête pour la tourner vers lui et a cherché mon regard comme pour me dire : « eh je suis là moi, et toi tu es avec moi ? » Quelle est notre qualité de présence lorsque nous sommes avec eux ?

Je me demande ce que les lettres R-I-T vont nous dire de la spiritualité de l’enfant le mois prochain ?…

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Les enfants sont-ils plus compétents que les adultes dans le domaine spirituel ?

Caroline Baertschi-Lopez travaille pour le Service Catholique de Catéchèse de Genève et comme formatrice Godly Play ® Elle est mariée, mère de deux adultes, grand-maman et auteure du livre « Les enfants, portiers du royaume »

Oui ! Il y a en chaque être humain une présence mystérieuse, une transcendance, avec laquelle il peut – s’il le désire – se relier et certains pédagogues, scientifiques et théologiens nous permettent d’affirmer aujourd’hui que les enfants ont une spiritualité, et même une spiritualité propre à l’enfance.

Nous allons nous arrêter sur quelques caractéristiques de l’enfance qui se révèlent comme des qualités humaines permettant « d’activer sa propre spiritualité », ou autrement dit, d’être naturellement proches de Dieu, de la Transcendance. L’acrostiche E-S-P-R-I-T guidera l’exploration de ces qualités.

E comme Emerveillement : les enfants ont une magnifique capacité de s’émerveiller ! Pour des petits riens et pour des grandes choses, ils s’émerveillent… « Oh ». Le petit-fils d’une amie s’exclamait ainsi pour s’exprimer avant de savoir parler. L’émerveillement suscite une joie, une paix, et un élan de tendresse pour ce qui touche si profondément. Et si les enfants s’exclament facilement « Oh, c’est beau ! » c’est qu’ils sont des Esthètes. Ils apprécient la beauté d’un paysage, d’une fleur, d’une musique, d’un chant, etc. Ils explorent le monde avec un élan de curiosité inné, en utilisant tous leurs sens.

S comme Sens : les cinq sens sont mobilisés pour découvrir ce qui les entoure. Les enfants veulent toucher en plus de voir, goûter en plus de sentir, entendre et comprendre. Car ils cherchent aussi le sens de tout avec leurs questions et particulièrement les « pourquoi ? ». Dès leur plus jeune âge ils se confrontent aux questions existentielles humaines comme la solitude, la mort, la liberté.

P comme Présence dans l’ici et maintenant : les enfants sont totalement présents dans ce qu’ils vivent sur le moment. C’est pourquoi ils vivent leurs émotions si intensément, qu’ils peuvent passer si vite des rires aux larmes et inversement, qu’ils sont sensibles aux ambiances. Même s’ils aiment à se souvenir et à raconter ce qui a été vécu avant, ils vont rarement s’inquiéter de ce qui va se passer dans le futur.

Comment alors en tant qu’adulte, parents, grands-parents, éducateurs pouvons-nous soutenir la spiritualité de l’enfant, reconnaître ses qualités et nous laisser emmener par lui pour revenir à notre spiritualité d’enfant, celle qui nous aidera à entrer dans le Royaume ? « En vérité je vous le dis : quiconque n’accueille pas le Royaume de Dieu en petit enfant, n’y entrera pas » (Mc 10,15).

Et si d’abord nous nous émerveillions des enfants ? Si nous les regardions, eux, avec émerveillement, en nous réjouissant de ce qu’ils sont. Ensuite, émerveillons-nous avec eux. Arrêtons-nous et retrouvons ce regard qui apprécie les beautés toutes simples ou celles que nous ne voyons plus. Partageons la joie et la paix ressenties avec les enfants. Une prière spontanée peut surgir alors pour remercier Dieu de toutes ces merveilles et être exprimée à haute voix.

Et si nous emmenions les enfants plus souvent dans la nature si nous habitons en ville, dans de beaux lieux à découvrir avec eux ? Peut-être aussi là où on entend de beaux chants, de la belle musique ?

Et si nous prenions le risque de les laisser toucher au lieu de leur dire « Regarde avec les yeux, pas avec les mains… » ; de les laisser goûter au lieu de s’exclamer « quelle sale habitude de tout mettre à la bouche… » ; de les laisser courir pour explorer leur espace et sentir l’air sur leur peau ?

Et si nous prenions au sérieux leurs questions au lieu de dire « arrête avec tes pourquoi… ». Pourquoi ne pas s’interroger avec eux et chercher ensemble des réponses ? Les leurs ne sont pas forcément les nôtres, parfois derrière leur question ils ont déjà une idée de réponse. Parfois, nous n’en trouvons pas comme devant la mort ou la souffrance. N’avons-nous pas à reconnaître avec eux la part de mystère qu’il y a en toute chose ?

Ces questions peuvent être confiées au moment de la prière, pour demander à Dieu de nous aider à vivre avec ces mystères, de nous aider à trouver nos propres réponses.

La façon d’être dans l’ici et maintenant des enfants nous rappelle qu’ils ont besoin de toute notre attention. Je me souviens du jour où j’avais mon petit-fils sur les genoux tout en discutant avec des collègues. Il n’avait pas un an mais a pris ma tête pour la tourner vers lui et a cherché mon regard comme pour me dire : « eh je suis là moi, et toi tu es avec moi ? » Quelle est notre qualité de présence lorsque nous sommes avec eux ?

Je me demande ce que les lettres R-I-T vont nous dire de la spiritualité de l’enfant le mois prochain ?…